Près de la moitié des PME wallonnes et bruxelloises reportent leurs investissements en raison de la pression réglementaire et du contexte géopolitique
L’étude de Moore Belgium révèle une confiance fragile : des entrepreneurs partagés entre audace et inquiétude
D’après une étude* récente réalisée à la demande de Moore Belgium, la confiance entrepreneuriale apparaît vulnérable en région Wallonie-Bruxelles. Seuls 17,7 % des dirigeants wallons et bruxellois jugent le climat des affaires positif, tandis que 41,6 % l’estiment négatif. Un peu plus d’un sur deux (51,5 %) se projette avec confiance, mais presque autant (40,8 %) envisagent l’avenir avec pessimisme. Moore Belgium alerte : la disruption actuelle ne doit pas paralyser nos PME. Celles qui investissent dès aujourd’hui dans la résilience stratégique, appuyée par des optimisations digitales, administratives et fiscales, feront la différence lors de la prochaine phase de croissance.
Au total, 33,1 % des PME en Wallonie et à Bruxelles anticipent une année difficile pour leur entreprise. Seules 18,5 % s’attendent à une croissance, tandis que 40 % misent sur une stabilisation. Le contexte international pèse lourd : 55,4 % des entrepreneurs indiquent que les tensions géopolitiques influencent leurs choix stratégiques. Six sur dix (60 %) observent un impact sur leur structure de coûts et près de la moitié (47,7 %) reportent leurs investissements. Par ailleurs, 50,8 % déclarent que ces tensions minent leur confiance dans le potentiel de croissance de leur entreprise. Pour limiter les risques, la moitié (50 %) cherche délibérément des fournisseurs en Europe ou localement en Belgique.
« Il est compréhensible qu’au vu des récents événements internationaux, seuls un répondant sur cinq (22 %) aient une perception positive de la conjoncture actuelle. Nous le ressentons fortement auprès de nos clients et beaucoup s’interrogent. Nous sortons de plusieurs années de relative stabilité des échanges internationaux ; l’instabilité actuelle nourrit de nombreux doutes chez les entrepreneurs », explique Olivier Bottequin, Managing Partner Accountancy Sud chez Moore Belgium.
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La pression réglementaire ajoute une charge supplémentaire à la gestion d’entreprise
Au-delà des incertitudes géopolitiques, nombre d’entrepreneurs perçoivent la complexité croissante de la réglementation comme un fardeau. Nouvelles obligations liées à la facturation électronique, réformes fiscales et exigences administratives renforcent la pression sur l’organisation et détournent l’attention des ambitions de croissance.
Ainsi, 46,9 % des PME déclarent avoir besoin d’un accompagnement externe pour se conformer aux règles de la e-facturation, un tiers (33,1 %) cherche de l’aide pour la simplification administrative et 27,7 % pour les réformes fiscales. Les principaux besoins portent sur l’optimisation de l’administration et de la comptabilité (31,5 %), la digitalisation et la gestion de la facturation (26,9 %), l’accompagnement fiscal (23,1 %) et le conseil stratégique (20,8 %).
Olivier Bottequin poursuit : « Les PME qui investissent dans la digitalisation et l’optimisation de leurs processus administratifs bénéficieront d’une efficacité accrue, d’une meilleure gestion des données et de l’automatisation des tâches répétitives. Elles pourront ainsi consacrer davantage de temps à la créativité et créer plus de valeur pour leurs clients. »
Plus de 4 dirigeants sur 10 n’ont pas encore pris de mesures
Fait marquant : 41,9 % des entrepreneurs interrogés n’ont pas encore adopté de mesures pour mieux se prémunir contre l’impact des incertitudes géopolitiques et de la surrèglementation. Seuls 27,9 % ont adapté leur stratégie globale et 22,5 % ont investi dans plus de flexibilité de l’offre, des fournisseurs ou des effectifs. Ce report de décisions accroît la vulnérabilité des entreprises dans un paysage économique et géopolitique chahuté.
« Les résultats montrent à quel point les PME wallonnes sont aujourd’hui sous pression. Cela conduit de nombreux dirigeants à différer leurs décisions alors que c’est précisément maintenant qu’il faut anticiper et se préparer. Nous constatons toutefois que 42 % des entrepreneurs conservent leur confiance. Autrement dit : ils restent attentifs et vigilants face aux évolutions internationales, tout en démontrant leur résilience naturelle. Leurs priorités pour les trois prochaines années sont claires : réduction des coûts et efficacité (63,1 %), croissance du chiffre d’affaires et des parts de marché (51,5 %), et attraction ou rétention des talents (34,6 %). Notre expérience montre que les entreprises qui renforcent leurs fondations – sur les plans stratégique, financier et fiscal – résistent mieux aux crises et connaissent une croissance plus robuste lorsque les conditions s’améliorent », conclut Olivier Bottequin.
* À propos de l’étude
Le Baromètre TPE/PME a été mené en juillet 2025 en ligne par Roularta à la demande de Moore Belgium. Au total, 458 entreprises situées en Wallonie et à Bruxelles ont participé.
La composition de l’échantillon reflète le tissu régional des PME :
- 90 % des entreprises sont établies en Wallonie et 10 % à Bruxelles.
- Il s’agit majoritairement de petites et moyennes entreprises : 27,3 % comptent moins de 5 salariés, 45,8 % entre 5 et 10, 20,5 % entre 11 et 100 et 4,4 % entre 101 et 200. Près de 73 % sont des micro-entreprises (< 10 salariés).
- Les répondants sont principalement des gérants, propriétaires ou membres du management (74 %).
- La répartition sectorielle est large : commerce de détail, construction, horeca, services aux entreprises, industrie, santé, IT/digital, etc.
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Sophie Cornet